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L’éducation

L’éducation

Elle comprend l’éducation formelle et celle non formelle structurée autour de l’alphabétisation surtout des adultes d’un âge supérieur ou égal à 15 ans.

1. L’éducation formelle

C’est un système entretenu par des curricula nationaux et s’effectuant dans des cadres formels. Trois niveaux soutiennent ce système : le préscolaire, le primaire, le post-primaire et le secondaire.

1.1. L’enseignement préscolaire

Encore appelé la petite enfance, le préscolaire regroupe l’ensemble des établissements accueillant les enfants de moins de 5 ans. Le tableau ci-dessous renseigne l’évolution de ces infrastructures au niveau de la province.

Tableau 18 : Évolution des infrastructures du post-primaire au niveau de la province de la Comoé

Année scolaire 2010/2011 2011/2012 2012/2013 2013/2014 2014/2015
Public 4 4 4 4 4
Privé 2 2 3 3 3
Communautaire 6 6 6 6 6
Ensemble 12 12 13 13 13

Source : DRASSN, DRENA/Cascades, in INSD, Annuaire statistiques Cascades 2015

Au niveau de la province de la Comoé, on enregistrait en 2015 un total de 13 centres dont 4 à statut public, 3 à statut privé et 6 à statut communautaire. De ces 13 infrastructures, 7 évoluaient dans un cadre formel alors que les 6 restants n’avaient pas un statut formalisé.

Ces 13 infrastructures accueillaient dans la même période un effectif global de 1 464 élèves dont 765 garçons et 699 filles. Cela donne un ratio de 113 élèves par établissement.

Pour une meilleure efficacité, il est opportun de travailler à formaliser les 6 établissements restants. Cela permettra à la fois d’améliorer la qualité des prestations et celle de la sécurité des enfants et des encadreurs.

1.2. Enseignement primaire

Selon la Direction Provinciale de l’Enseignement Primaire, Post Primaire et de l’Education Non Formelle (DPEPPNF), la commune de Banfora disposait en 2017 de 82 écoles primaires. Ces écoles comprennent 424 classes formelles (96,81%) pendant que 14 d’entre elles (3,19%) sont sous des paillottes. De ces 82 écoles, 65 (soit 79,27%) ont un statut public pendant que 17 (soit 20,73%) relèvent du privé. Cela montre l’importance et la place du secteur privé dans le système éducatif au niveau de la commune urbaine de Banfora.

Les effectifs ont graduellement évolué avec le temps, surtout lors des cinq dernières années. Le graphique ci-après témoigne de cette évolution.

 

Graphique 3 : Evolution des effectifs des élèves au niveau de la commune de Banfora

Source : DPEPPNF des Cascades, Enquête Groupe ARCADE/ AXIALE, février 2018

Ces élèves étaient encadrés en 2017 par 531 enseignants, ce qui donne un ratio ou une charge moyenne par enseignant de 50 élèves par enseignant et un effectif moyen de 63 élèves par classe (sans les paillottes) ou de 61 élèves par classe (y compris les classes sous paillottes). Le taux de réussite aux examens au niveau de la province n’est pas trop favorable au niveau de Banfora (voir graphique)

Graphique 4 : Evolution des taux de réussite au CEP en 2017 suivant le sexe dans la province

Source : DPEPPNF des Cascades, Enquête Groupe ARCADE/ AXIALE, février 2018

Quelle que soit la Circonscription de l’Enseignement de Base (CEB), le taux de succès au CEP des filles est en deçà de celui des garçons. Les CEB de Banfora affichent l’un des plus faibles taux au regard des chiffres, malgré la situation stratégique de la commune et le nombre d’infrastructures éducatives.

Avec un taux moyen annuel d’évolution situé autour de 4,02%, la population scolarisable à l’horizon 2022 serait de l’ordre de 32 136 élèves. Si l’on se réfère à un ratio normalisé de 50 élèves

 

par classe et si le taux reste constant, cela reviendrait à un total global de 643 salles de classes. Au regard de la disponibilité actuelle (424 classes), 219 classes supplémentaires sont à bâtir pour les cinq prochaines années (soit une moyenne de 44 salles de classes par an. Cela prend en compte la normalisation des 14 écoles sous paillottes.

Aussi, il ressort que la plupart de ces infrastructures se trouvent au niveau du centre urbain. La situation dénote en partie d’une mauvaise répartition spatiale des infrastructures entre le centre et les périphéries. Cet état de fait combiné à d’autres facteurs expliqueraient-ils le niveau de réussite enregistré, ce en dépit des quelques aspects positifs enregistrés ?

Au regard de ces constats, certaines actions méritent d’être menées pour redorer le blason du système éducatif primaire au niveau de la commune de Banfora. Il s’agit entre autres de :

y’ La normalisation des écoles (68 salles de classes en manque en 2017) ; y’ La construction de 151 salles supplémentaires dans les 5 années à venir pour répondre à une demande normée de l’offre éducative ;

y’ La construction de nouvelles infrastructures au regard de l’évolution sans cesse croissante de la population scolarisable (voir graphique ci-avant).

1.3. Enseignement post-primaire de l’enseignement secondaire

Le post-primaire concerne l’ensemble des établissements qui accueillent les élèves admis au Certificat d’Études Primaires (CEP) jusqu’à la fin du premier cycle de l’enseignement secondaire. Cette catégorisation fait suite au « continuum » issue de la réforme du système éducatif entreprise par le ministère de tutelle.

Le graphique ci-après peint l’évolution des établissements post-primaire au niveau de la commune de Banfora.

Graphique 5: Évolution du nombre d’établissements post-primaire en fonction du statut

Source : DGESS/MESS ; Annuaire statistiques Cascades 2015

De 2006 à 2015, la commune de Banfora est passée d’un effectif 10 établissements (dont 3 publics et 7 privés) à un effectif de 30 établissements (dont 16 publics et 14 privés). Il y a eu un regain de l’administration publique à s’approprier le système éducatif car pendant que le public a triplé en nombre ses établissements, le privé les a tout simplement doublé en 9 ans (DGESS/MESS ; Annuaire statistiques Cascades 2015 ; pp 77-78).

 

Le nombre de salles de classes a aussi évolué au fil des années. Le tableau ci-après renseigne l’évolution de ces différentes infrastructures au niveau de la commune.

Tableau 16 : Évolution du nombre de salles de classes Post-primaire d’enseignement général selon le statut dans la commune

Année 2005/ 2006/ 2007/ 2008/ 2009/ 2010/ 2011/ 2012/ 2013/ 2014/
scolaire 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Public 46 56 58 62 68 69 76 83 91 108
Privé 56 49 45 49 54 56 60 67 76 85
Ensemble 102 105 103 111 122 125 136 150 167 193

Source : DGESS/MESS ; Annuaire statistiques Cascades 2015

Suivant le tableau, le nombre de salles de classes est passé de 102 en 2006 à 193 en 2015, soit un taux d’accroissement de 47,15% ou un taux annuel moyen de 5,24%. En 2015, sur les 193 classes 108 (soit 55,96%) relevaient du public pendant que 85 (soit 44,04%) relevaient du privé.

Au niveau du public, on enregistrait 6374 élèves contre 3759 élèves au niveau du privé, ce qui donne un effectif total de 10 133 élèves en 2015. Ces chiffres donnent un ratio moyen général de 53 élèves par classe, soit un ratio de 60 élèves par classe au niveau du public pendant qu’au privé, ce ratio était de l’ordre de 45 élèves par classe.

Comparativement au taux national qui est de l’ordre de 70 élèves par enseignant au niveau du post-primaire, la scolarisation au post-primaire est relativement acceptable au niveau de la commune.

Ces données font ressortir :

 un ratio acceptable car en deçà de la norme nationale au regard de la norme nationale de 70 élèves par classe ;

y’ l’importance du privé dans ce système éducatif.

Toutefois, des disparités en matière de répartition spatiale des infrastructures et le niveau de l’équipement des différents établissements peuvent entacher ces résultats.

Malgré cette évolution, le taux de scolarisation au primaire reste faible. Il était de l’ordre de 10,9% dont 6,7% chez les filles et 15,1% chez les garçons en 2015. Même si ces taux sont au-dessus de la moyenne nationale 10,4% dont 13,3% des garçons et 7,6% des filles, beaucoup d’efforts restent à être déployés pour améliorer le niveau éducatif dans la commune.

1.3. Enseignement secondaire général

Il regroupe l’ensemble des élèves ayant franchi le premier cycle de l’enseignement secondaire général. Le graphique ci-dessous donne un aperçu général de l’évolution des effectifs de ce niveau éducatif dans la commune.

 

Graphique 6: Évolution des effectifs des élèves du secondaire général de la commune de Banfora

Source : INSD ; DGESS/ MESS, annuaire statistiques des Cascades 2015

De 2006 à 2015, le graphique montre un regain de plus en plus soutenu de scolarisation au niveau de la commune quel que soit le sexe. Toutefois, le sexe féminin a gagné beaucoup plus de points que celui masculin, les deux sexes rivalisant à la fin de l’année scolaire 2014-2015.

En effet, d’un taux initial en 2006 de 46,50% pour les filles contre 53,50% pour les garçons, l’on est passé en 2015 à un taux respectif de 49,90% et de 50,10% pour les filles et les garçons.

1.4. Enseignement secondaire général technique et professionnel

Quant à l’enseignement général technique, la commune comptait lors de la campagne scolaire 2014/2015 33 établissements. Parmi eux, il a été recensé 30 établissements de l’enseignement secondaire général dont 16 publics et 14 privés.

Il a été enregistré 3 établissements techniques et professionnels composés de 11 classes. Ces 3 établissements sont composés :

y’ de 2 établissements à statut public ;

y’ et d’un établissement à caractère privé.

Le graphique ci-après montre l’évolution des effectifs au sein de ces établissements de 2010 à 2015.

 

Graphique 7: Évolution des effectifs des élèves des établissements techniques suivant le sexe

Source : INSD ; DGESS/ MESS, annuaire statistiques des Cascades 2015

On a enregistré en 2015 un effectif total de 444 élèves dont 282 garçons (soit 63,51%) contre 162 filles (soit 36,49%) au niveau de l’enseignement technique et professionnel. Ces élèves fréquentent 11 établissements en 2015. Ces chiffres donnent un ratio moyen de 45 élèves par classe. Comparativement aux établissements secondaires publics et à la moyenne nationale, le ratio doit être source de satisfécit pour les différents acteurs.

D’une façon générale, l’accessibilité à l’enseignement préscolaire, primaire et secondaire est peu satisfaisante du fait de l’éloignement des infrastructures et de leur faible niveau de service dû aux problèmes de surcharge en effectifs et surtout d’insuffisance d’enseignants surtout dans les périphéries. Aussi l’état physique des infrastructures est à déplorer ; la plupart étant vétuste ou non clôturés, ce qui n’est pas sans porter préjudice sur les conditions d’étude et le taux de réussite.

Aussi, la commune présente à l’image de la physionomie nationale, un déséquilibre criard entre l’enseignement général et l’enseignement technique.

2. L’enseignement non formel

Il s’agit essentiellement de l’alphabétisation fonctionnelle. Ce système éducatif privilégie la formation des adultes sur des thématiques en relation avec leurs différents domaines d’activités.

2.1.        Infrastructures et équipements

Des Centres Permanents d’Alphabétisation et de Formation (CPAF) sont édifiés et constituent les cadres d’apprentissage et de formation des adultes de 15 ans et plus. Au niveau de ces centres, les différents apprenants bénéficient de plusieurs approches :

V’        l’alphabétisation initiale (AI) au niveau d’un centre ;

V’        la formation complémentaire de base (FCB) au niveau de 5 centres ;

V’        l’approche CMD/AEFA au niveau de 10 centres;

 

V’        l’approche AFID au niveau de 3 centres ;

V’        l’approche REFLECT au niveau de 22 centres ;

V’        et l’approche CFE au niveau de 18 centres.

Au total, la commune urbaine de Banfora et ses périphéries enregistrent 59 centres d’alphabétisation ou d’éducation non formelle.

2.2.        Alphabétisation et formation des adultes

Les différents centres ci-dessus énumérés connaissent une fréquentation de moins en moins attrayante de la part des adultes, et tout particulièrement de la part des hommes (confère graphique ci-dessous).

Graphique 8 : Evolution des effectifs des personnes bénéficiant de l’alphabétisation suivant le sexe

Source : SDENF/DPEPPNF des Cascades, Enquête Groupe ARCADE/ AXIALE, février 2018

Au regard du graphique, il ressort que l’alphabétisation a une connotation féminine dans la commune (de 92,86% en 2012-2013, à 95,63% lors de la campagne 2015-2016). Les hommes s’intéressent moins à cette formation. Aussi, en 2015, on enregistrait un taux d’alphabétisation de 38% au niveau de la province. Ce taux supérieur à celui national (34,5%) dans la même période, demeure faible. Quelles que soient les différentes raisons explicatives de cet état de fait, il y a lieu de dynamiser ce processus de formation pour une meilleure autonomisation des populations.

La carte n°8 ci-après présente la répartition des infrastructures éducatives de la commune.

 

D’une manière générale, l’éducation présente aussi bien des atouts que des contraintes dont la levée est primordiale pour l’épanouissement du secteur.