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Histoire de la commune

Selon la tradition, le nom de Banfora viendrait de Gouafo, le fondateur. Ce mot signifie aussi : « la clairière. »

Les premiers occupants furent les Karaboro puis les Gouins et les Turkas. Tous sont venues du sud du pays.

Important carrefour, la région a connu de nombreuses invasions jusqu’à la colonisation française ce qui en fait une commune cosmopolite.

  • 1903 : création du poste militaire de Banfora
  • 1904 : création du poste administratif de Banfora
  • 1905 : création de la route Banfora – Bobo
  • 1931 : arrivée de la voie ferrée Abidjan – Niger et opérationnelle en 1933
  • 1944 : le dimanche fut consacré, jour du marché de Banfora
  • 1951 : décret du  portant création du cercle de Banfora
  • 1959 : arrêté no 264 du 24 mai portant création de la commune de Banfora.
  • 1960 : décret no 60-249 du  portant érection en commune de plein exercice. Le premier maire fut Bégnon Kone.

 

Histoire du peuplement

Les récits oraux révèlent que l’histoire de la population de Banfora dans son ensemble est mal connue. Ainsi, l’insuffisance d’études approfondies et de dates précises sur la chronologie d’installation des groupes ethniques dans cette région pose d’énormes problèmes quant à l’appréciation de certains phénomènes sociaux. Des informations orales ou contenues dans « les articles et études récentes sont parfois fragmentaires, tandis que les travaux des administrateurs coloniaux (Labouret, Tauxier, Delafosse) sont incertains et sujets à controverses ».4

Ainsi selon les récits oraux, Banfora vient du mot « Gbafo » qui veut dire en langue Karaboro « clairière ». Les premiers occupants de la région furent alors les Karaboro venus du Nord de la Côte d’Ivoire à la recherche d’une zone propice à l’agriculture et s’installèrent dans une clairière au milieu d’une forêt dense. C’est cette clairière qui donnera plus tard son nom au département.

Ils furent rejoints au 17è siècle après par les Goins venus du Nord de l’actuel Ghana à travers les anciens courants de commerce5. Ces derniers s’installèrent d’abord au Sud dans la région de Niangologo pour migrer par la suite vers le Nord, c’est-à-dire dans la zone de Banfora dont ils sont les fondateurs de la ville.

Pour des raisons commerciales, on assistera à l’arrivée des Turka qui s’installèrent dans les villages de Bérégadougou, Mondon et Moussodougou pour migrer eux aussi par la suite vers d’autres contrées.

Ces deux derniers groupes ethniques auraient remis chacun une chèvre et un poulet aux premiers occupants pour compensation afin d’avoir accès à la terre et au droit d’installation.

Les trois groupes ethniques considérés comme les autochtones sont rejoints plus tard par d’autres groupes ethniques tels les Dioula venus du Mandingue, les Mossi, les Sénoufou, les Peulh, les Dagara, les Lobi, les Bobo, les Samo, etc.

Les différents groupes ethniques et religieux

La commune de Banfora est composée de Turka, Karaboro, Goin et Sénoufo qui sont les autochtones. Ces groupes ethniques autochtones sont les détenteurs des pouvoirs traditionnels. On y rencontre aussi d’autres groupes ethniques tels les Dagara, Mossi, Peulh, Dioula, et Gourounsi. On constate d’une manière générale que le dioula (18,4 %) est la langue la plus parlée dans la commune tout comme dans l’ensemble de la région (Monographie de la région, 2009). Elle est suivie du mooré (16,4 %), du sénoufo (14,9 %), du gouin (10,5 %) et du fulfuldé (5,7 %).

4 Yao Issa, La dynamique des transactions foncières en zone de front pionnier dans la Comoé (Le Komonola), Mémoire de Maîtrise, 2004 ; in PCD Banfora 2005, pp. 19.

5 Michèle DAHER, Deux études sur la société Goin, Burkina Faso, in PCD Banfora 2005, pp. 19.

 

Le regroupement ethnique engendre quelques fois des difficultés de cohabitation, de rivalité et d’ethnocentrisme. Toutefois, il peut être aussi considéré comme un facteur de paix ou de cohésion sociale à travers :

  • la tolérance ;
  • la pratique de l’exogamie qui favorise l’entretien des relations matrimoniales ;
  • le brassage culturel dû à l’industrialisation, aux potentialités agro sylvo pastorales et au développement du secteur touristique constituant des facteurs attractifs de la zone.

Cette population composite a connu au fil des années une évolution aussi bien dans sa structuration (sexe, âge et groupe ethnique), que suivant sa répartition spatiale.

Sur le plan religieux, l’islam, l’animisme, le protestantisme et le catholicisme sont tous pratiqués sur toute l’étendue de la commune. Les musulmans sont les plus nombreux. Ils représentent plus de 70% de la population totale de la commune. Ensuite, viennent les animistes (plus de 17%), les catholiques (environ 11%) et les protestants (2%).

Il ressort que les différentes communautés religieuses cohabitent pacifiquement et les leaders répondent favorablement aux différentes sollicitations de l’administration communale.