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Eau – Assainissement

L’eau potable et l’assainissement

1. Situation de l’approvisionnement en eau potable

En matière d’accès à l’eau potable, les données varient en fonction du milieu de vie. En milieu rural, les populations s’approvisionnent auprès des points d’eau modernes (PEM). En 2015, 190 PEM étaient fonctionnels sur les 226 inventoriés. Il ressort un taux de fonctionnalité de 84,1% des points d’eau modernes en milieu rural de la commune (voir le graphique ci-après).

Graphique 9 : Courbe d’évolution de la fonctionnalité des PEM en milieu rural

Source : DREAHA/ Cascades, INSD, Annuaire statistique 2015 de la région des Cascades

L’allure de la courbe de tendance dénote d’une baisse continue dans le temps du niveau de fonctionnalité de ces différents points d’eau. Un besoin de renforcement des capacités des usagers à travers les Associations des Usagers d’Eau (AUE) pour un entretien permanent des ouvrages est souhaitable.

Toutefois, un taux d’accès à l’eau potable inconstant et en hausse relative au niveau des zones rurales est observé sur la même période. Le graphique ci-dessous résume cette situation.

Graphique 10: Évolution du taux d’accès à l’eau potable en milieu rural

Source : DREAHA/ Cascades, INSD, Annuaire statistique 2015 de la région des Cascades

En 2015, moins de 80% de la population rurale a accès à l’eau potable suivant le graphique 8. Toutefois, l’existence de deux AEPS (Siniena et Tengrela) permet de résorber relativement le problème d’approvisionnement en eau potable. En effet, treize (13) Bornes Fontaines (BF) dont six (6) à Tengrela et sept (7) à Siniena sont réalisés dans ces deux villages. Quant au milieu urbain, le nombre d’abonnés à l’ONEA a presque triplé en 9 ans, passant de 2826 en 2006, à 6348 branchements en 20158, soit une moyenne estimée à 392 branchements par an. Cela dénote d’un intérêt de plus en plus croissant des populations urbaines envers les services de cette structure. Aussi, le secteur 15 bénéficie d’un AEPS qui alimente quant à lui cinq (5) BF environnants.

En 2013, les perspectives visaient à renforcer le réseau avec des prévisions de réalisations d’au moins 6 km de canalisation (réseau de distribution), 5 bornes fontaines et 300 branchements particuliers (SDAU Banfora, Rapport diagnostic, p.69).

L’objectif 6 des ODD et l’objectif stratégique 2.5 du PNDES (OS2.5/ PNDES) qui consiste à garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau demeure un idéal à atteindre impérativement aussi bien au niveau des entités rurales qu’au niveau des secteurs urbains et péri urbains de la commune.

2. L’assainissement

Selon les données du PCD-AEP (2013), on compte un nombre relativement important de ménages utilisant des latrines soit 52% en milieu rural dont 24% utilisent des latrines traditionnelles et 28% utilisent des latrines modernes homologuées.

Concernant les eaux usées domestiques, elles sont le plus souvent déversées soit dans la cour (29,5%) ou dans la rue (42,7%), selon les résultats de l’enquête-ménage.

En milieu urbain, selon les données du PCD-AEPA, 94 % des ménages utilisent des latrines dont la majorité (65%) est constituée de latrines traditionnelles non homologuées. Seulement 29% utilisent des latrines modernes homologuées.9

2.1. L’évacuation des eaux usées et de pluie + Evacuation des eaux pluviales

Selon le POS Banfora (POS 2015, pp 68), le réseau d’assainissement des eaux pluviales est dans un état embryonnaire et dégradé par endroits au niveau urbain. On y rencontre des canaux de drainage des eaux pluviales le long de quelques artères bitumés de la ville et le long de la voie non bitumée allant de la place du paysan à la sortie de ville vers Mangodara.

Les photographies ci-dessous donnent un aperçu sur ces caniveaux et leur état d’entretien.

 

Source : DREAHA/ Cascades, INSD, Annuaire statistique 2015 de la région des Cascades

Source : DGUVT, Présentation de la commune de Banfora, POS 2017, pp. 62

 

Planche photographique 1: Etat des canaux d’évacuation des eaux de pluies dans la ville de Banfora

Source : Enquête ARCADE/ AXIALE, décembre 2017

La longueur du réseau de caniveaux dont dispose la ville est estimée à 10 400 ml. L’exutoire naturel d’évacuation des eaux est constitué par les zones marécageuses et les bas-fonds qui entourent la ville.

En milieu rural, aucun système de gestion des eaux pluviales n’est mis en place. + Evacuation des eaux usées

Les eaux usées sont classées à deux niveaux. D’une part, on a les eaux usées domestiques ou non industrielles provenant des maisons d’habitation et assimilés tels que les casernes, les écoles, la maison d’arrêt et de correction, des immeubles publics ou privés à usage de bureaux, des établissements de commerce et en général de tout établissement recevant du public, des activités du secteur informel. D’autre part, il y a les déchets liquides industriels et assimilés qui proviennent des installations industrielles, des formations sanitaires, des sites miniers, etc.

Pour les eaux usées domestiques, il n’existe pas un système approprié d’évacuation ou de gestion. Il en est de même pour les eaux usées des unités industrielles et des autres établissements publics. L’évacuation des eaux usées se fait directement dans les caniveaux, dans les plans d’eau ou sur la voie publique ; toute pratique qui pose des problèmes d’assainissement, d’hygiène et partant des risques de maladies.

2.2. Gestion des ordures ménagères

Il n’existait pas jusqu’en 2015 un système approprié de gestion des ordures ménagères (POS Banfora 2015, pp.68). En milieu urbain, la grande majorité des ménages évacue leurs ordures dans la rue et les dépotoirs sauvages à ciel ouvert. Les bacs à ordures souvent désuets ne répondent ni aux normes sanitaires, ni à l’esprit d’assainissement qui a occasionné leur mise en place.

Les photographies ci-dessous témoignent de l’état de l’évacuation des ordures ménagères au niveau urbain.

Planche photographique 2: État d’évacuation des ordures ménagères dans la commune urbaine de Banfora

Source : Enquête ARCADE/ AXIALE, décembre 2017

En milieu rural, selon les résultats de l’enquête menée au cours des fora auprès des ménages les principaux modes d’évacuation des ordures ménagères sont les fosses fumières (36,3%) et les dépotoirs sauvages (38,3%)10.

La photographie ci-après montre l’état du mode d’évacuation de ces ordures au niveau des villages rattachés à la commune urbaine de Banfora.

Planche photographique 3 : Dépôt sauvage d’ordures en milieu rural, commune de Banfora

Source : Enquête ARCADE/ AXIALE, décembre 2017

POS Banfora 2015, pp.68

Quant aux rejets et déchets industriels, ils se font le plus souvent dans la nature sans traitement préalable, avec un risque élevé de dégradation des eaux de surface et souterraine et des sols.

En tout état de cause, la réussite de tout projet de développement passe nécessairement par les hommes. L’assainissement du cadre de vie est donc un élément incontournable dans le processus de mise en œuvre et la réussite du projet.