Démographie

I La structure de la population

La population de Banfora est composée de jeunes, de femmes et d’hommes. Les tableaux ci-dessous renseignent cette composition et son évolution entre le Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH) réalisé par le Burkina Faso en 1996 et celui réalisé en 2006.

Tableau 1: Situation démographique de la ville de Banfora et des villages rattachés en 1996

Source : INSD, RGPH 1996

Tableau 2: Population des villages du département de Banfora en 1996

Source : INSD, RGPH 1996

Suivant les tableaux 1 et 2, Banfora comptait en 1996 une population totale de 135 223 habitants dont 67 496 hommes (soit 49,91%) contre 67 727 femmes (soit 50,09%). On peut dire que la population était presqu’équilibrée entre sexe masculin et sexe féminin. Cette population était plus urbaine (76,86%) que rurale (23,14%) sur le plan global.

Toutefois, la population urbaine était plus masculine (50,54%) que féminine (49,46%). En milieu rural par contre, la situation contraire était observée avec des taux de 47,83% et de 52,17% respectivement pour les hommes et pour les femmes.

En 2006, la situation de la commune urbaine de Banfora a beaucoup plus évolué sur le plan démographique avec une population urbaine supérieure à un taux de 90% de la population totale. Les tableaux 3 et 4 donnent une idée de cette évolution.

Tableau 3: Répartition de la population des villages de Banfora en 2006

Source : INSD, Annuaire statistique 2015 de la région des Cascades, septembre 2016

Tableau 4: Répartition de la population de la commune urbaine de Banfora en 2006

Source : INSD, Annuaire statistique 2015 de la région des Cascades, septembre 2016

La population urbaine représentait en 2006 une proportion de 69,13% de la population totale communale.

Selon le tableau 3, la population rurale de Banfora était composée en 2006 de 46,75% de jeunes (personnes ayant moins de 15 ans), de femmes (50,99%) et d’hommes (49,01%). En milieu urbain et selon le tableau 4, ces proportions étaient respectivement de 37,77% pour les jeunes, de 49,42% de femmes et de 50,58% d’hommes. Ces chiffrent donnent un taux moyen communal de 38,14% de jeunes de moins de 15 ans, de 49,48% de femmes et de 50,52% d’hommes.

Cette situation dénote d’une forte proportion de population inactive (soit 45,27 %) composée de jeunes de moins de 20 ans et de personnes ayant 65 ans et plus. Aussi, à la lecture de ces évolutions démographiques entre 1996 et 2006, on peut noter que la commune a connu une forte urbanisation entre 1996 et 2006.

Pour la population active (15 à 64 ans), elle était plus urbaine que rurale, soit respectivement 59,74% contre 49,73%. Cela donne un taux moyen global de 54,73% de population active au niveau communal. Cette situation peut s’expliquer en partie par :

 l’attraction urbaine de la main d’œuvre périurbaine aspirant à de meilleures conditions de vie ;

 les rudes conditions de vie en milieu rural engendrant une pauvreté soutenue par rapport au centre urbain.

II Les facteurs explicatifs de la dynamique de la population

L’accroissement de la population de la commune urbaine de Banfora s’explique par :  les facteurs naturels (natalité, fécondité et mortalité) ;

 et les mouvements migratoires.

.1. Natalité et fécondité

La natalité est un facteur important pour l’accroissement de la population. Aussi, les taux de natalité et l’indice synthétique de fécondité sont indispensables à la compréhension du phénomène.

Le taux de natalité qui mesure le nombre de naissances pour mille habitants était en 2017 de l’ordre de 47‰ dans la commune. Quant à l’indice synthétique de fécondité (ISF) qui mesure le nombre moyen d’enfants par femme en âge de procréer (celles dont l’âge est compris entre 15 et 49 ans), il était de l’ordre de 6 enfants (EDS, 2010).

Cette évolution de la population cause évidemment des problèmes de prise en charge surtout de la population juvénile qui représente 38,14% de la population totale.

2. Mortalité

En 2017, il a été enregistré de manière officielle pour la commune de Banfora un taux de mortalité de 11,80% (DRS Cascades, 2017). Ces décès sont liés à :

 une couverture sanitaire insuffisante du district ;

 la surcharge du travail pour le personnel de santé ;

 la pauvreté de la population rurale fréquentant peu les services de santé ;

 la qualité peu satisfaisante de l’hygiène et l’assainissement des cadres de vie des populations.

3. Les mouvements migratoires de la population

Deux mouvements migratoires sont observés dans la commune urbaine de Banfora.

Le premier mouvement concerne l’immigration liée au processus d’industrialisation de la ville de Banfora qui a drainé une importante main d’œuvre étrangère. Ainsi, avec l’implantation des industries telles la SN-SOSUCO, la SOFITEX, la SOPAL et les GMB, on assiste à un flux migratoire dans la commune.

A cela s’ajoute l’arrivée des populations du plateau central et de la région du nord du Burkina Faso qui fuient les conditions arides de la zone. En effet, la fertilité des sols de la zone sud du pays notamment de Banfora, favorable à la culture cotonnière, constitue une attraction pour les populations du Nord. Le retour massif des rapatriés de la Côte d’Ivoire a constitué également un flux migratoire important au niveau de la commune.

Le deuxième mouvement concerne le départ des jeunes pour les autres grands centres tels Bobo et Ouagadougou à la recherche d’emploi rémunérateurs et du mieux- être. Ce mouvement a connu un accroissement important avec la fermeture des GMB et le ralentissement des activités de la SN SOSUCO et la SOPAL.

L’indice de sortie de la province de la Comoé à l’intérieur de la région est de 0,5% (ou 0,005). Par opposition, l’indice de rétention vaut 99,5%, ce qui sous-entend, d’après la définition retenue de la migration durée de vie, que les natifs de la province de la province de la Comoé notamment celle de la commune de Banfora migrent peu à l’intérieur de la région. Outre les natifs de la région qui représentent 82,1% des résidents, les natifs des Hauts-Bassins et du Sud-Ouest (5,4%), du Nord (4,1 %) et de la Boucle du Mouhoun (3,2 %) sont les plus nombreux dans la région des Cascades

En résumé, le mouvement démographique présente des forces, des opportunités mais également des faiblesses et des menaces pour l’ensemble de la société. La modernisation des différents secteurs d’activité devient un impératif pour la commune pour répondre aux besoins croissants.

1.3.3. Les perspectives d’évolution de la population d’ici à 2023

Pour la présente étude, les projections démographiques à l’horizon 2020 du POS ont été exploitées à partir d’un taux d’accroissement annuel moyen de 3,1 % qui correspond au taux d’accroissement annuel moyen de la décennie 1996-2006. Ce taux est considéré par l’INSD comme l’hypothèse maximaliste de croissance urbaine jusqu’à l’horizon 2030.

Les tableaux suivants témoignent de cette évolution.

Tableau 5: Evolution de la population périurbaine ou rurale de la commune de Banfora de 2006 à 2023

Source : MEF, INSD, Populations projetées à partir du fichier villages des Cascades du RGPH 2006

Tableau 6: Evolution de la population urbaine de la commune de Banfora de 2006 à 2022

Source : MEF, INSD, Populations projetées à partir du fichier villages des Cascades du RGPH 2006

Source : MEF, INSD, Populations projetées à partir du fichier villages des Cascades du RGPH 2006.

Des efforts doivent être donc consentis pour espérer résorber le problème du chômage, de la délinquance juvénile mais surtout de l’insuffisance d’accompagnement des femmes (49,42% de la population totale) en matière d’activités génératrices de revenus (AGR).

Tableau 7: Synthèse de l’évolution globale de la population de la commune de Banfora de 2006 à 2022