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OCCUPATION ET GESTION DE L’ESPACE COMMUNAL

I. OCCUPATION ET GESTION DE L’ESPACE COMMUNAL

L’occupation de l’espace communal présente des caractéristiques différentes selon qu’il s’agisse du noyau urbain ou du noyau rural.

1. Opérations et évolution des lotissements

Le processus d’urbanisation de la commune de Banfora tire ses origines depuis la période pré- coloniale où la ville s’est constituée autour d’un noyau central habité par les groupes autochtones (Gouins et Karaboro). Ce noyau, entouré de champs était le centre névralgique de décision de l’autorité traditionnelle. Il s’agit actuellement des secteurs 1 et 2.

Pendant la période coloniale, ce noyau a continué à jouer un rôle de centre politique et administratif traditionnel. A cette époque, le fait urbain était marqué par différents aménagements qui ont fait de Banfora un lieu de concentration et de mobilité de populations avec des intérêts personnels. Mais, on note que c’est précisément en 1952 que Banfora a réalisé son premier lotissement sur une superficie de 123 ha. Ce premier lotissement est à l’origine de la formation du tissu aménagé de la ville. Il couvre en partie le secteur 1 et concentre les services administratifs et commerciaux et quelques habitations. Cette période fut également marquée par la réalisation du deuxième lotissement en 1953 sur une superficie de 109 ha. Ce lotissement forme avec celui de 1952 toujours le secteur n°1.

Après les indépendances, l’agglomération de Banfora va connaître plusieurs lotissements successifs. Ainsi, on relève les opérations suivantes :

– Les lotissements de 1967 à 1978 : formant d’une partie les secteurs 4, 5 et 7 ;

– Les lotissements de 1987 : constituent la zone industrielle avec la partie du lotissement de 1999 comprise entre la RN 7 et la ligne du chemin de fer ;

– Les lotissements de 1988 à 2003 : réalisés aux secteurs 5, 6, 7, 8 et 15, ce tissu abrite des services administratifs et des habitations ;

– Les lotissements de 2003 à 2009 : situé aux secteurs 5, 8 et 14, ce tissu est très faiblement occupé.

Le tableau suivant présente l’évolution des opérations de lotissement de 1952 à 2009. Tableau 8 : Evolution des opérations de lotissement dans la commune

Années Parcelles
implantées
Cumul
parcelles
implantées
Superficies
implantées (ha)
Superficies
cumulées (ha)
1952 901 901 123 123,0
1953 285 1 186 109 232,0
1967 406 1 592 47,4 279,4
1976 1 641 3 233 197,9 477,3
1982 749 3 982 64,2 541,5
1987 51 4 033 80,3 621,8
1988 1 597 5 630 131,4 753,1
1997 1 493 7 123 124,7 877,8
1999 3 680 10 803 338,1 1 215,9
2003 1 389 12 192 105,9 1 321,8
2003-2009 8 000 20 192 554,7 1 876,5

 

Source : SDAU de Banfora, 2012

2. Mise en valeur des réserves foncières produites par les lotissements

Suite aux différentes opérations de lotissement, des réserves foncières à vocation multiple ont été prévues dans les différents secteurs des zones loties.

Tableau 9: Situation des réserves foncières produites par les lotissements

Désignation Nombre Occupation
Equipements scolaires
Ecole primaire 24 24 écoles publiques construites
Ecoles secondaire 8 6 écoles publiques construites
Ecole maternelle (Jardin d’enfant) 5 4 construits
Equipements de santé
Santé 8 3 construits
Hôpital 2 Construit
Equipements marchands
Marché 4 Marché Central construit Marché du secteur en construction
Équipements sportifs et culturels et hôtelier
Cinéma 2 Construits mais non fonctionnels
Maison des jeunes 1 Construit
Equipements cultuels
Lieu de culte 25
Lieu sacré 1
Cimetière 2 Exploité
Equipements de transport
Gare routière 2 Non aménagé
Gare ferroviaire 1 Construite
Stationnement (parking) 1 Non aménagé
Equipements de sécurité
Police municipale 1 Construite
Brigade des sapeurs-pompiers 1 Construite
Garde pénitentiaire 1 Construite
Douane 1 Construite
Police nationale 1 Construite
Gendarmerie 1 Construite
Equipements d’espace vert
Espace vert 59

 

Source : POS de Banfora, 2013

Le tableau montre que le niveau de mise en valeur des emprises foncières réservées aux équipements prévues par les lotissements successifs est relativement soutenu. Cependant on note un faible niveau de mise en valeur des équipements d’espace verts et des espaces de gestion des ordures ménagères. La majeure partie des équipements non mis en valeur concerne les zones dont l’aménagement est relativement récent en périphérie, notamment les lotissements de 1999 à 2009.

 

3. Typologie du tissu urbain et rural

L’analyse de l’aménagement du noyau urbain de la commune de Banfora révèle des caractéristiques diverses. Il s’agit notamment de la structuration du réseau viaire, de la taille et la forme des ilots et de la densité de l’occupation de l’espace.

– Le tissu administratif ancien

Il se situe essentiellement au secteur 1 et correspond aux premiers lotissements (1952 et 1953). Caractérisé par des ilots de grandes superficies, ce type de tissu présente des formes géométriques variables et de grandes parcelles dont la superficie moyenne est de 600 m2.

L’habitat qui y prédomine est de type moderne caractérisé par des bâtiments en matériaux définitifs avec des emprises au sol relativement importantes.

Ce tissu est marqué par une forte présence de plantation d’arbres dans les parcelles et le long de certaines voies. Ce tissu concentre l’essentiel des activités administratives et commerciales de la ville.

– Le tissu de type industriel

Situé le long du chemin de fer à cheval entre les secteurs 7 et 8, ce tissu a été aménagé en 1987. Les ilots et les parcelles y sont de formes irrégulières et de très grandes tailles. La voirie quasiment mal dégagée rend difficile l’accès des habitations.

La densité d’occupation de l’espace est faible dans ce tissu.

– Le tissu résidentiel ancien de centre-ville

Ce tissu se rencontre surtout dans les secteurs 2 et 3 qui ont été aménagés en 1967. La voirie urbaine dans ce tissu est très peu hiérarchisée mais délimite des ilots de forme généralement carrée dont la densité d’occupation est très forte.

Les types d’habitat rencontrés ici sont l’habitat dit moderne et semi-moderne avec une viabilisation acceptable.

  • Le tissu résidentiel relativement nouveau du centre-ville

 

Ce tissu est caractérisé par un tracé rectiligne des voies et une voirie bien lisible et hiérarchisée en voies primaires, secondaires et tertiaires. Les ilots de forme rectangulaire sont de tailles relativement réduites. Ce tissu a une Le tissu résidntiel périphérique forte densité d’occupation des parcelles par rapport à la périphérie et le coefficient d’emprise au sol des constructions est assez élevé au regard de la taille des parcelles. Il se rencontre dans les zones aménagées entre 1972 et 1988 des secteurs 5, 6, 7 et 8. Ce tissu abrite pour l’essentiel des unités industrielles et quelques services administratifs.

  • Le tissu résidentiel périphérique

 

Ce tissu se rencontre dans les secteurs périphériques – Le tisu spontané

de la ville dont l’aménagement est relativement récent (lotissements de 1999, 2003 et 2005). Les secteurs concernés par ce type de tissu sont notamment les secteurs 8, 9, 13, 14 et 15.

Une lecture des plans de lotissement présente une voirie urbaine bien hiérarchisée en voie primaires, secondaires et de desserte mais sur le terrain on note un faible niveau de mise en valeur des parcelles et le difficile accès aux logements et équipements.

  • Le tissu spontané

Ce tissu se situe en grande partie à la sortie de la ville sur l’axe Banfora-Mangodara à cheval entre les secteurs 5 et 14. Il se caractérise par une occupation non organisée de l’espace et des constructions pour la plupart en matériaux précaires, un manque de voies de desserte, l’absence des réseaux d’eau et d’assainissement et autres services sociaux de base. On note cependant, une forte densité de l’occupation.

4 Typologie de l’habitation urbain et villageois

L’analyse de la typologie de l’habitation sur l’ensemble du territoire de la commune de Banfora est axée sur les formes d’occupation et d’organisation de l’espace, les densités d’occupation des unités d’habitation, les styles constructifs, la nature et la qualité des matériaux utilisés dans la construction des habitations, le niveau et le type des équipements utilisés. Ainsi, on peut distinguer l’habitation de type traditionnel, l’habitation de type semi-moderne, l’habitation de type moderne.

a. L’habitation de type moderne

L’habitation de type moderne est constituée d’habitations ayant un bon niveau de viabilisation et d’équipement notamment dans les secteurs centraux. Ce type d’habitation dispose d’un équipement en eau courante, en électricité. Il est doté de fosse septique ou de latrines. Dans l’habitation de type moderne, les habitations sont construites avec des matériaux tels que les parpaings ou les blocs de terre latéritiques. La toiture est soit en tôle, en tuiles ou en dalle de ciment. Ce type d’habitation se rencontre dans les quartiers résidentiels mais aussi dans le centre administratif.

b. L’habitation de type semi-moderne

C’est la forme d’habitation qui combine l’habitation moderne et traditionnelle. Il se retrouve dans les secteurs centraux et péri-centraux. En termes d’équipement, ce type d’habitation est desservi soit par l’eau, soit par l’électricité soit encore par les deux réseaux et dispose de généralement de toilettes extérieures. Les matériaux utilisés dans la construction des murs des habitations combinent le banco et le ciment. Ce type d’habitation est surtout présent dans les quartiers périphériques et dans les zones non loties de la ville de Banfora.

c. L’habitation de type traditionnel

Ce type d’habitation est caractérisé par une faible desserte des parcelles ou des concessions en eau et en électricité. L’approvisionnement des populations en eau est assuré par des bornes fontaines et des puits privés. Les matériaux utilisés pour la construction des logements sont le banco et la tôle ondulée, la terre ou la paille en ce qui concerne le clos et le couvert. Ce type d’habitation tend à s’améliorer en évoluant vers l’habitation semi-moderne où les populations tendent à remplacer leurs logements en matériaux locaux, par des logements en matériaux dit modernes. Comme l’indique la photographie suivante, sa structuration épouse une logique d’occupation et d’organisation à connotation rurale.

Ce type d’habitation se rencontre surtout dans les quartiers périphériques et les villages rattachés de la commune.

d. Densité du bâti de la trame lotie de Banfora

Au regard de la typologie du tissu urbain, la répartition des bâtiments n’est pas homogène sur l’espace urbain. Les bâtis sont plus concentrés dans certaines zones que d’autres où ils sont lâches.

L’espace regroupant les secteurs 2, 3, 4, 5 et 6 dispose de plus de bâtiments construits que l’espace des autres secteurs. Au niveau des secteurs 8, 9 et 10, l’occupation et la répartition sont centripètes tandis qu’elles sont centrifuges dans les secteurs 1, 7 et 15. Les secteurs 1 et 7 sont des zones abritant les équipements administratifs